Par Nicolas GOUON. Europe Ecologie Les Verts de l’agglomération d’Angers se félicite de l’ouverture de la concertation à propos de la rocade sud. Le premier débat qui avait lieu ce lundi 12 décembre a démontré plus largement que la réelle question qui se pose en toile de fond est d’abord celle de l’étalement urbain et qu’il est temps de proposer de nouvelles solutions.
Le développement de notre réseau routier depuis maintenant plus de 50 ans n’a pas permis de résoudre les problèmes de circulation. On le constate tous les soirs aux heures de pointes sur les boulevards angevins, en traversant Cantenay-Epinard, les Ponts-de-Cé… Ce développement n’a fait qu’amplifier les problèmes. Le flux de voitures entre l’agglomération et sa périphérie a ainsi augmenté de 45% en 8 ans. Cette augmentation reflète un phénomène global qui est celui de l’étalement urbain.
Les familles ne se sont pas forcément éloignées par choix de leur lieu de travail, mais souvent parce que le prix du foncier devient abordable à 10, 20 ou 30 km du cœur de l’agglomération. Ce phénomène est très compréhensible, il pose cependant question car il engendre des déplacements quotidiens entre le centre et sa périphérie qui explosent et qui sont difficilement gérables. Il crée aussi une certaine forme de ségrégation sociale qui doit nous interroger. Ce modèle est parallèlement viable si l’énergie dépensée est propre et son coût mesuré. Tout le monde s’accorde à dire que le coût va augmenter fortement dans les années à venir. Au-delà du loyer ou du remboursement d’emprunt pour le logement, le budget par ménage consacré à l’automobile risque de devenir problématique.
Nous devons donc offrir d’autres solutions. Nous ne pouvons plus perpétuer un modèle de développement qui fragilise les ménages et qui détruit nos espaces naturels et agricoles. Notre collectivité doit aujourd’hui concentrer ses investissements dans la réalisation d’infrastructures de transports collectifs. La seconde ligne de tramway est aujourd’hui une priorité qui doit s’accompagner d’un maillage plus fort du réseau de bus et d’une extension de la première ligne vers les Ponts-de-Cé. La réponse est également dans la réalisation de logements innovants qui soient à un prix attractif. Et ce, pour favoriser l’installation des salariéES à proximité de leur lieu de travail.
Parallèlement, nous devons défendre le renforcement de polarités secondaires telles que Tiercé, Chalonnes, Brissac, Seiches en soutenant leur développement économique. La relocalisation de notre économie participe également d’une société plus économe en énergie et mieux capable d’envisager un développement harmonieux sur le long terme.
Nicolas GOUON, animateur du groupe local Angers Agglomération