Ecoles polluées : agir vite et en toute transparence

Envoyé spécial a diffusé hier soir un reportage intitulé « Nos écoles empoisonnées ». Il s’appuie sur des études menées par l’Etat et rendues publiques par l’association Robin des Bois faisant état pour le Maine-et-Loire de six groupes scolaires à surveiller et deux à risques pour cause de pollutions avérées.

Europe Ecologie Les Verts salue cette initiative de Robin des Bois qui sert l’intérêt général. La protection de  notre environnement et de notre santé passe par l’information et les lanceurs d’alerte sont plus que jamais précieux pour sortir de l’omerta. Car paradoxalement, si on peut saluer l’action – même tardive – de l’Etat, entre 2012 et 2014, pour s’être inquiété de pollutions potentielles dans ses établissements scolaires, pourquoi ne l’a-t-il pas assumé auprès du grand public en annonçant dans le même temps un vaste plan de dépollution ?

Pour ce qui concerne notre département, les écologistes appellent les collectivités locales en lien avec l’Agence Régionale de Santé et les services de l’Etat à organiser dans les plus brefs délais des réunions publiques avec les parents et personnels des écoles concernées mais aussi les riverains des sites pollués. Il est primordial d’y délivrer une information exhaustive et de donner les résultats complets des analyses effectuée. Il est primordial de définir les  moyens à mettre en œuvre pour limiter dans un premier temps les impacts des pollutions puis de se donner les moyens d’aboutir par la suite à une réelle dépollution de ces secteurs.

Deux groupes scolaires sont donc classés à risques dans notre département. L’école Dacier, à Angers, fait l’objet d’une pollution de son sol avérée au plomb avec des taux 2 à 3 fois supérieurs au taux acceptable. La municipalité, qui a dû avoir connaissance de cette étude, a vraisemblablement suivi les recommandations du cabinet mandaté en couvrant des terres végétalisées de pelouses synthétiques et en posant des barrières autour des parties enherbées. Est-ce suffisant? Y a-t-il eu un suivi?

A Cholet, l’école Saint-Joseph, fait l’objet de questionnements sur la qualité de l’eau du robinet susceptible d’être impactée par la dégradation du réseau d’adduction traversant une ancienne usine de jouets ayant utilisée des substances toxiques. L’expertise recommande ici de vérifier la qualité du réseau et de prendre les mesures adéquates le cas échéant. Est-ce que cela a été fait ?

Nous ne pouvons pas accepter de voir des établissements accueillant des enfants et plus largement des riverains être exposés à des sources de pollutions avérées. La transparence doit être faite sur ces dossiers dans chaque collectivité. Vivre dans un environnement sain est un droit essentiel qui doit être respecté et préservé. Les écologistes soutiendront toute demande citoyenne et associative à ce sujet. Que cela soit de nouvelles analyses, un suivi médical pour les enfants potentiellement impactés ou encore la dépollution complète des sites à risques. L’époque où la santé passait après les impératifs économiques est révolue.

Romain Laveau, porte-parole EELV du Maine-et-Loire