EDITO : Combattre le rejet et donner de l’espérance

Les résultats des élections de ce printemps 2014 révèlent le malaise profond qui existe aujourd’hui dans notre pays. La forte abstention et la progression du vote national-populiste nous obligent toutEs à réagir.

Les affaires politico-judiciaires qui gangrènent la droite depuis longtemps pèsent et aboutissent à un rejet fort du personnel politique. La gauche qui n’est pas non plus exempte de reproche dans ce domaine souffre d’un autre mal. Celui d’avoir trahi la confiance des espoirs qui étaient portés en 2012. L’idée d’une redistribution plus équitable par la justice fiscale, d’une reprise en main du système bancaire, d’un assainissement de la vie politique par l’exemplarité et le non cumul, d’une véritable stratégie énergétique autonome et propre tournée vers l’avenir étaient là.

La priorité est d’en finir avec le régime hyper-présidentiel que nous avons. Une grande réforme institutionnelle qui affirme le parlementarisme avec la proportionnelle, qui aille au bout de la logique de non-cumul (y compris dans le temps), de la séparation des pouvoirs, de mesures anti-corruption fortes, d’un statut de l’élu ouvrant les portes aux ouvriers et aux employés, d’une meilleure garantie de l’indépendance de la presse. Ces nouveaux droits démocratiques devraient être accompagnés de nouveaux devoirs (vote obligatoire, sécurité sociale liée à la syndicalisation, valorisation de l’engagement associatif). Les Français sont demandeurs et ont montré en 2005 qu’ils pouvaient se passionner pour les enjeux institutionnels quand ils font sens.

Les écologistes ont bien fait de ne pas prolonger une expérience gouvernementale qui est malheureusement très décevante. Ce pouvoir a floué son propre camp en menant une politique sociale-libérale, en donnant des milliards aux entreprises sans contreparties sérieuses. La ligne politique se réduisant de plus en plus à une simple gestion comptable visant à limiter les déficits. Nous ne pouvions plus soutenir ces renoncements.

Après le 25 mai, nous devons absolument nous tourner vers les électeurs qui ont voté F. Hollande en 2012 pour leur dire que nous écologistes restons fidèles aux engagements qui étaient les nôtres alors. Nous devons tout faire pour créer le rapport de force nécessaire et faire plier les tenants de la ligne actuelle. Dans les mois à venir, nous devons créer les convergences avec les députés de la gauche socialiste et du Front de Gauche pour réorienter la ligne politique. Localement, nous devons agir dans le même sens et renforcer les liens avec ces acteurs mais aussi avec les syndicats et les associations qui veulent construire l’alternance. Le vrai changement, c’est maintenant !

Romain LAVEAU, coordinateur EELV 49

 

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