EDITO Le courage de la transition

Centrales nucléaires

Aux yeux de nos sympathisants, la transition énergétique est sans aucun doute une grande priorité qui fait la marque de l’ambition portée par notre parti depuis sa création. Une ambition qui donne du sens à notre avenir, à un modèle de développement responsable. Son fondement est simple : sortir du nucléaire, en finir avec la surconsommation d’énergies fossiles, aller vers plus d’efficacité et une production locale adaptée aux besoins réels. L’argumentaire est connu et de plus en plus partagé dans l’opinion publique.

 

Le rapport à venir du GIEC sur le réchauffement de la planète semble être des plus alarmants. Les années passent et la probabilité d’un emballement climatique se renforce. Cette menace nous oblige à une réaction collective d’ampleur. Pourtant, de nombreux Etats, parmi les plus riches, peinent à prendre des décisions fortes dans ce domaine. D’autant plus que certains continuent à utiliser les énergies fossiles à moindre frais (USA, Chine) et que les lobbys pèsent lourds (Total, Areva…).

 

Le pari des écologistes, quand ils ont signé un accord de mandature avec le PS en novembre 2011, était d’impulser un véritable changement de cap. Et le texte dessinait cette perspective.

Après le temps du débat annoncé et salutaire, est venu aujourd’hui celui des décisions. La conférence environnementale du 20 septembre a été l’occasion d’annonces allant dans le bon sens. Notre combat en faveur de l’efficacité énergétique est reconnu et massivement financé. La baisse de la TVA pour la rénovation et l’isolation du parc privé sert cet objectif. Ce choix est stratégique car il doit permettre de réduire nos importations et de créer des emplois non-délocalisables, notamment dans le bâtiment. L’agglomération d’Angers a ainsi provisionné (avec l’aide de l’Etat) un fond de 10 millions d’€ sur quatre ans pour subventionner les travaux d’isolation des particuliers.

 

Le deuxième chantier, moins consensuel, est celui de la réorientation de notre mix énergétique. Pour la première fois, des avancées réelles sont à noter pour réduire l’usage des énergies fossiles. C’est la réduction annoncée de 30% en France d’ici 2030.

Bonne nouvelle aussi, la contribution climat-énergie voit enfin le jour. La tonne de carbone sera taxée à 7€ en 2014 pour monter à 20€ en 2020. Notre accord avec le PS en annonçait cependant 36€…. Rien non plus sur le resserrement entre prix de l’essence et du diesel. Autant de recettes supplémentaires qui auraient pu se faire au profit de l’investissement dans les transports alternatifs. Le compte n’y est pas mais le virage est amorcé. Notre gouvernement n’est pas à majorité écologiste et… ça se voit.

 

Malgré tout, le courage est aujourd’hui de peser au sein de l’exécutif pour construire cette transition. Le courage c’est aussi de bousculer le gouvernement et de multiplier les actions en faveur des fermetures de centrales. Que ce soit à Fessenheim, mais aussi au Blayais ou à Chinon. Nous savons que c’est le principal point de blocage. Nos sympathisants ont de grandes attentes à ce sujet. Si au terme de ce mandat, nous sommes capables avec eux de démontrer que la sortie du nucléaire est effective alors notre pari sera en bonne partie tenue. En tout cas, notre responsabilité vis-à-vis des générations à venir est totale, elle doit rester notre source de motivation.

 

Romain LAVEAU, coordinateur EELV 49

 

213.10 – bulletin eelv 52 nb