Par Christophe CARDET. L’EHPAD de la Sagesse que le CCAS de la Ville de Saumur gère à ce jour directement risque de passer en Délégation de Service Publique si la procédure mise en place par son conseil d’administration va à son terme. Comme son nom l’indique cet Établissement Héberge des Personnes Âgées Dépendantes qui demande un important accompagnement médical et psychologique. Nous étions en effet 3 élus d’opposition du conseil municipal, membre du conseil d’administration du CCAS, à voter contre le transfert de la gestion de cette maison de retraite à une structure délégataire. Le point essentiel pour expliquer le choix de la majorité municipale était que « nous ne gérons pas bien cette structure et que ce n’est l’objet premier d’une municipalité de gérer ce type d’établissement ». Ce choix est éminemment politique et montre bien deux façons de voir notre responsabilité concernant l’accompagnement de nos anciens à la fin de leur vie. Trois points justifient de ne pas modifier le mode de gestion actuelle :
- La gestion directe est toujours moins couteuse pour la collectivité puisqu’à la différence d’une entreprise, quelque soit son statut juridique, elle n’a pas à rémunérer ses actionnaires. Nous avons deux exemples remarquables à l’agglomération de reprise en main de compétence transférer à un délégataire : les déchets que nous gérons nous même sous forme de SEM (Société d’Economie Mixte) et le transport sous forme de SPL (Société Publique Local). Alors pourquoi transférer à un délégateur la gestion de la maison de retraite de la Sagesse ?
- Le deuxième point essentiel est le maintien d’un cout abordable lorsque la grande dépendance entre dans une famille. On sait très bien que la progressivité des coûts peut mieux se maitriser lorsque nous les votons directement vu que l’évolution du prix de journée est lié à la fois au tarif hébergement et tarif dépendance avec à côté le tarif soins. La présence de trois activités : hébergement, dépendance, soins dans un même budget global permet actuellement de lisser la progressivité des coûts. Qu’en sera-t-il avec un délégataire avec lequel nous n’aurons plus cette lisibilité et qui risque d’augmenter significativement le tarif hébergement ? Sur le sujet des différents coûts revus chaque année, le débat lors du conseil d’administration est toujours sain et nous maîtrisons actuellement leur progressivité. De ce fait, le prix de journée est le plus faible du département mais n’oublions pas que les capacités financières des familles saumuroises sont aussi très modestes.
- Enfin, le changement de direction récent (moins d’un an) à la tête de l’Etablissement après une période vacante tumultueuse nous portait tous à croire que l’activité des différents corps de métiers présents auprès de nos anciens pouvait prendre une nouvelle direction et donc répondre au mieux à l’attente des résidents et des familles. Des signes encourageants ces six derniers mois nous laissaient penser qu’il faut toujours laisser le temps au temps (bilan après 1 an).
La part des plus de 75 ans représente 11% de la population de la Ville de Saumur (données 2007, Analyse des Besoins Sociaux). Avec le vieillissement de la population saumuroise et au regard des dix années précédentes, notre investissement auprès de nos anciens ne peut qu’augmenter dans l’avenir. Cet investissement humain doit nous amener à faire des choix politiques qui garantissent l’équité d’accès à des services comme l’EHPAD de la Sagesse. Le respect du droit à vieillir dans la dignité est une préoccupation collective car nous serons jugés sur ce sujet à la fois par nos enfants et nos anciens…avant d’être accusés.
Christophe CARDET, conseiller municipal à Bagneux, délégué communautaire