Tsunami. Choc. Coup de tonnerre. Est-ce que les dirigeants politiques de notre pays vont finir par tirer les conséquences d’un abstentionnisme record et d’un vote extrémiste désormais assumé et massif?
Premier constat, il aura encore été trop souvent question de considérations purement nationales dans un scrutin qui ne l’était pas. L’obsession présidentielle est un mal français qui confisque les enjeux des scrutins les uns après les autres. L’Europe (qui est un des boucs-émissaires favoris du FN) sera restée au 2nd plan, tout comme le projet de traité transatlantique, les coopérations renforcées, la rénovation des institutions.
Deuxième constat, puisque le message adressé par de nombreux électeurs est national, on ne peut s’empêcher d’y voir une sanction et un désaveu cruel pour les forces politiques modérées. Le national-populisme de Marine Le Pen plaît. De nombreux électeurs y voient la poigne et un discours sans fioriture auquel ils finissent par adhérer. Pourquoi? Parce qu’ils ont vu la droite sarkozyste s’engluer dans de multiples scandales de corruption. Parce qu’ils ont vu la gauche enterrer les espoirs de 2012 en reniant ouvertement ses promesses de justice sociale et de reprise sur la finance. Beaucoup sont dans cet état de rejet de nos élites qui n’ont pas été à la hauteur de leurs responsabilités. Dans le rejet de ce qui l’incarne : l’Europe, la technocratie, la mondialisation… Et pas si loin derrière ces épouvantails, soyons lucides, les étrangers, les feignants, les « déviants ».
Troisième constat, un fort éparpillement qui montre que l’électorat modéré qui vote UDI à droite ou Europe Ecologie à gauche cherche une alternative aux partis dominants qui ont déçu et qui apparaissent sclérosés. Il y a là encore un peu d’espoir que nous devons cultiver. Notre score est bien évidemment largement en-dessous de 2009 mais nous résistons.
Nous entrons dans une période inquiétante et nous devons prouver avec d’autres que l’engagement pour le bien commun est positif, que la solution n’est pas dans le repli mais dans la coopération, l’écologie et la justice. Les idées écologistes et de gauche peuvent redevenir majoritaires dans ce pays pour peu qu’elles soient portées avec force et surtout avec courage. Un courage qui se traduit par des actes.
Romain LAVEAU, coordinateur EELV 49