Nous avons appris il y a quelques semaines la fermeture de la pouponnière Pimloo à
Angers. Cette annonce vient malheureusement s’ajouter à la longue liste des conséquences
désastreuses de la réorganisation des modalités de prise en charge des mineurs protégés en
Maine et Loire. Les décisions prises ces dernières années par la majorité départementale ont
provoqué tout à la fois explosion des coûts et désorganisation du service public, souffrance au
travail pour les salariés, instabilité et effets extrêmement perturbateurs pour les mineurs
concernés. Comme le dit encore la chambre régionale des comptes, la procédure choisie par
le Département – appel à projets et mise en concurrence entre associations- a tendu les
relations avec ces opérateurs, augmenté les coûts et mis fin à la coordination interassociations
qui existaient auparavant sans pour autant améliorer ni le contrôle des missions
déléguées par le Département ni leur bonne exécution.
Aujourd’hui de multiples interrogations font suite à ce nouvel épisode qui affecte de
manière dramatique les enfants en bas âge pris en charge et les salariées concernées.
Tout d’abord, est-il utile de rappeler que si le groupe VYV est prestataire du
Département, c’est à ce dernier et à lui seul qu’est dévolue la mission de service public de
protection de l’enfance. L’exécution de cette mission a été confiée au groupe VYV pour une
durée de 5 ans par contrat, pour répondre à un besoin existant d’accueil en pouponnière à
Angers.
Deux ans après, il ne nous semble pas que le besoin d’un accueil institutionnel pour
les enfants en bas âge ait disparu à Angers. Au contraire, il apparait que notre département
manque de places d’accueil, toutes formes confondues, en particulier sur Angers et que
plusieurs dizaines d’enfants sont en attente de placement.
Pourquoi alors cette précipitation à vouloir vendre l’immeuble qui accueille la
pouponnière, sans savoir où serait relogée cette dernière, synonyme de fermeture pure
et simple du service et de la disparition de l’accueil pour les enfants en bas âge à
Angers ?
Dès lors, nous nous interrogeons sur la réelle volonté du Département à vouloir assurer
la continuité de la mission de service public qui lui est confiée : a-t-il cherché les solutions
permettant un déménagement serein ?
Nous ne pouvons admettre qu’une vente immobilière décidée par la majorité du
Conseil départemental de Maine-et-Loire précipite la fermeture d’un service assurant
une mission de service public qui entre dans le champ des compétences obligatoire du
… Département !
Enfin, dans le cas où cette décision de fermeture serait maintenue malgré les besoins,
quelles seraient les solutions d’accueil alternatives proposées pour les 14 enfants concernés ?
La stabilité constitue l’une des conditions essentielles à l’attachement de l’enfant que se doit
de satisfaire notre service public de protection de l’enfance, la continuité de ces placements
sur Angers, au plus près de leur famille, ainsi que la stabilité de leur placement à venir pour
les prochaines années doivent être des priorités.
Cette continuité, cette stabilité et donc l’intérêt de l’enfant sont une fois de plus mis à
mal par la politique menée par la majorité départementale en matière de protection de
l’enfance.
Enfin, que deviendront les 17 salariées de cette structure ? En tant que collectivité
mandataire, le département se doit moralement de garantir les meilleures conditions de
reclassement, tant en termes de postes que de localisation.
Combien de rapports de la chambre régionale des comptes et de drames humains
faudra-t-il encore pour mettre fin à la politique désastreuse menée en matière de protection de
l’enfance par la majorité départementale ?
Il est temps de redéfinir les priorités et la mise en oeuvre de la politique
départementale en matière de protection de l’enfance en menant une large concertation
avec tous les acteurs concernés et dans l’intérêt des enfants !
Bruno Baron-Guichard, EELV Maine-et-Loire
Anthony Guidault, Génération.s Maine-et-Loire