Les bienfaits du partage de jardin entre particuliers

Lors de la réunion mensuelle du groupe local d’Angers-Agglomération, le 19/03/13, Romain Laveau a présenté le  développement des espaces végétalisés à Angers. Une personne invitée, Alban Vrigny, nous a parlé de son expérience dans le cadre de l’association ADDULT, Association de Développement Durable Loire-Trélazé (1). L’un des projets de cette association est « Le partage de jardin entre particuliers » c’est à dire de mettre en relation des personnes qui possèdent un jardin mais ne l’utilisent pas, avec des personnes qui souhaitent jardiner mais ne possèdent pas de jardin. Intéressé par cette initiative (2), j’ai proposé au groupe Angers-Agglomération d’aller voir et d’en rendre compte.

Alban m’a invité à découvrir ce projet dans l’un des jardins porteurs du projet. J’y ai rencontré aux Ponts de Cé le 7 juin :

Marie-Thérèse et Georges, retraités. Georges étant malade, lui et son épouse se sont décidés à prêter une partie de leur jardin. C’est un jardin qu’ils ont créé et cultivé pendant 34 ans.

 

Christelle Chiaudano, mariée, deux enfants. Elle réside tout à côté à Trélazé et elle aime jardiner.

Alban Vrigny, résident à Avrillé et travaillant à Trélazé. Il est intéressé par le potager.

Il y a aussi Jean-Christophe qui cultive son jardin en famille avec ces deux enfants. Malheureusement je n’ai pas eu le plaisir de les rencontrer car il furent indisponibles au dernier moment.

Jardins partagés1  Renaissance du jardin chez Marie-Thérese et Georges

Pour les adhérents de l’ADDULT, le jardinage se conjugue avec l’écologie, notamment en composant avec la nature et en excluant les produits chimiques destructeurs de la vie (les biocides).

Les motivations de Christelle sont de produire naturellement des plantes comestibles et de favoriser la qualité de la vie. Elle aime le contact avec la terre, « avoir les mains dans la terre ». Alban désire apprendre à jardiner pour, lui aussi, obtenir des aliments sains. Il veut « faire une action concrète contre le productivisme qui anime l’agriculture ».

Dans le jardin de 2100 m² de Marie-Thérèse et Georges, trois parcelles ont été mises en chantier en mars dernier : 100 m² pour Jean-Christophe, 50 m² pour Christelle et 50 m² pour Alban. Ils ont commencé par désherber manuellement le terrain puis Jean-Christophe a moto-biné. En avril et mai, ils sont passés aux plantations.

Jardins partagés5En fait,  j’observe une micro-association ! Chacun d’entre eux consacrent actuellement une heure par jour, de zéro à sept jours par semaine. Ils considèrent cette activité plaisante et détendante. Christelle, très fatiguée la semaine dernière, a même fait une sieste dans ce lieu partagé ! Le choix des plantes a été une période passionnante. Alban ajoute : « quand je suis dans le jardin, j’y suis vraiment. C’est le temps où je me déstresse et où je reprends de l’énergie ». Enfin, « le gros avantage d’être à trois, c’est de pouvoir s’entraider : quand un d’entre nous est absent, les autres arrosent ou éclaircissent  sa parcelle par exemple» dit Alban. La solidarité est donc l’une des valeurs fortes de leur micro-association. Ce jour j’ai vu l’ébauche d’une biodiversité voulue : des plantes potagères (pomme de terre, variété Bleue d’Artois, des épinards, des courges…) avec des fleurs. Les herbes sauvages sont les bienvenues tant qu’elles ne gênent pas le développement des semis. Plus loin les fèves, plantées il y a dix jours, pointent le bout de leur nez. Et les limaces ? Ils ont tâtonné : les laisser prospérer et c’est  adieu la pousse des frêles plants ; les piéger à la bière, la cendre, pas efficaces, alors ils utilisent un anti-limace à base de phosphate ferrique, molécule qui préserve les animaux, les vers de terre…Ce produit est utilisable en agriculture biologique précise Christelle.

Jardins partagés1Jardins partagés2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Marie-Thérèse et Georges observent avec indulgence et le sourire aux lèvres les premiers pas de leur hôtes dans leur jardin. Ce partage semble bienfaisant pour Georges. Il dit qu’ « il aimerait bien leur donner un coup de main si la maladie ne l’empêchait pas ». Je vois la confiance installée entre ces propriétaires et des gens qu’ils ne connaissaient pas il y a quelques mois.

Cette association a besoin de trouver d’autres propriétaires désireux de partager leur jardin et de le voir revivre. C’est d’autant plus important que la pérennité de chaque micro-association dépend de la bonne volonté de propriétaires. Cependant leur démarche est positive, en phase avec l’amour de la nature. Il se passe quelque chose de plus grand que dans un jardin privatif. De plus, j’ai constaté que cet amour se développe par le travail, le partage d’outils et de techniques de jardinage. Le jardin est un moyen agréable pour rapprocher les gens, créer des liens chaleureux et authentiques. Cette expérience donne même l’idée à Alban, osthéopathe à Trélazé, d’aller rencontrer des médecins généralistes et d’autres professionnels de la santé pour leur suggérer les bienfaits de la micro-association de jardinage. « J’ai, dans ma patientèle, de nombreuses personnes dont la cause de leurs souffrances physiques est la solitude, le manque d’échange et de liens sociaux. Ce partage de jardins entre particuliers est pour moi, en tant que professionnel de la santé, un outil que je propose à certains de mes patients afin qu’ils puissent rompre avec leur isolement ».

 

Gérard LE POMMELECJardins partagés4

 

(1)   ADDULT : addult@laposte.net

http://www.addult.over-blog.com – Commission jardin : Alban Vrigny, 0677 201 804

(2) Gérard Le Pommelec, 49140 Soucelles. Adhérent à Europe Ecologie Les Verts, glepommelec@gmail.com