Intermarché était annoncé lors de son ouverture en octobre 2014 comme un hypermarché « dernier cri ». Ce sont des cris de mécontentement qui lui répondent maintenant, et pour cause: dans le débat national qui s’est ouvert sur l’intérêt de l’ouverture des commerces le dimanche, quel est celui d’Intermarché à Segré ?
Il est faut de dire que l’ouverture des enseignes de la grande distribution participe à l’amélioration des statistiques du tourisme. Même dans le Segréen. De même qu’il est faux de soutenir qu’un jour supplémentaire d’ouverture augmentera le chiffre d’affaire: celui-ci ne fera que se répartir sur l’ensemble de la semaine au lieu des six jours d’ouverture habituels. Le pouvoir d’achat des habitants du Segréen n’est pas à ce point extensible qu’on puisse croire à une recrudescence miraculeuse de consommation le dimanche.
La seule marge envisageable est celle que gagnera Intermarché une fois que le petit commerce de proximité –celui du centre-ville mais aussi celui des bourgs environnants– aura été définitivement asphyxié. D’autant que ses deux concurrents directs ont déjà annoncé qu’ils seront contraints d’ouvrir aussi le dimanche. Dans cette logique de libre concurrence mortifère, il n’y a pas de petits profits. Et tant pis si cette décision déchire le tissu économique local et abîme le lien social.
Europe Écologie Les Verts espère qu’une solution sera trouvée pour mettre un frein à cette aberration que représente l’ouverture des grandes surfaces le dimanche dans un territoire rural comme le Segréen.