Le 18 octobre, un débat sur le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes s’est tenu au Conseil Régional des Pays de la Loire. De nombreux arguments ont été échangés par les différentes formations politiques. Aucun ne m’a convaincu de l’intérêt de ce projet dispendieux.
Les raisons de mon opposition s’articulent autour de deux grandes interrogations : doit-on croire qu’un aéroport international est la clef de voute de la croissance économique, du développement de l’emploi d’une région ? Doit-on engloutir des millions d’Euros de deniers publics dans ce projet alors que nous sommes dans une période d’assèchement des finances publiques ?
A ces questions je réponds non !
Non, en tant qu’élu écologiste, je ne tomberai pas dans le piège du dogme absolu de la croissance, de l’emploi, du rayonnement…
Pour les partis politiques traditionnels, la croissance économique est la clé du bien-être de l’Humanité. Et bien évidemment, dans l’idéologie libérale, toutes les grandes infrastructures routières ou aéroportuaires sont des conditions incontournables pour lutter dans cette économie mondialisée… Au sein d’Europe Ecologie, nous pensons qu’on ne résoudra pas la crise avec les vieilles recettes habituelles qui l’ont provoquée. Il s’agit avant tout d’amorcer la transition écologique de l’économie. Nul besoin d’un aéroport international pour mettre en œuvre des circuits courts de distribution, pour créer des éco-filières qui permettent de développer des emplois locaux et non délocalisables ou pour porter un plan ambitieux de conversion des salariés et des filières…
Non, en tant qu’élu écologiste, je n’accepterai pas de sacrifier des millions d’€ de deniers publics dans un investissement dont l’idéologie est celle du paradoxe entre un monde fini et la contrainte d’une croissance sans fin.
Le choix d’Europe Ecologie est aux antipodes de cette logique productiviste. La baisse des dotations d’Etat et les transferts de charges organisés vers les collectivités territoriales pèsent lourdement sur les budgets locaux. Quelles que soient les contraintes, la politique, c’est aussi et surtout être en capacité d’organiser la Cité, d’anticiper les changements sociétaux, et de faire des choix prioritaires. Or, Europe Ecologie a fait un choix clair, celui d’utiliser au mieux les ressources financières de la Région, de les répartir équitablement et de les investir utilement. J’assume donc pleinement notre refus de cautionner les dépenses inefficaces et anti-écologiques tel que ce projet d’aéroport.
Plus globalement, cette opposition au projet est surtout un appel à construire un nouveau projet de société, un nouveau modèle de développement, un nouveau contrat socialement plus équitable, démocratiquement plus viable et écologiquement plus responsable. C’est admettre le besoin d’une nouvelle civilisation fondée sur la coopération, la solidarité, la sobriété, l’égalité et l’émancipation de toutes les formes d’oppression.
Pensons aux générations futures…
Vincent DULONG, Conseiller Régional des Pays de la Loire