Un nouveau rapport accablant de la Chambre régionale des Comptes épingle le très mauvais bilan politique de protection de l’enfance menée par le département de Maine-et-Loire.
Les faits donnent malheureusement raison aux nombreux acteurs de la protection de l’enfance ainsi qu’à la gauche et aux écologistes qui dénonçaient dès 2016 l’appel à projets lancé par Christian Gilet et la majorité départementale. «En l’espace de quelques mois, la plupart des opérateurs habilités par le département ont changé, ce qui a conduit à déplacer plus de 180 enfants principalement à l’été 2018, dont 85 à l’ASEA».
Les constats de la Chambre régionale des comptes sur cette réorganisation sont accablants. Elle regrette que les acteurs n’aient pas été associés. La mise en concurrence des structures associatives a fragilisé les relations entre les acteurs de la protection de l’enfance. Elle a mis sous tension les équipes de salariés et généré de l’absentéisme. Elle a également fait perdre de la visibilité à des structures comme l’ASEA dont l’encadrement est sous-doté pour mener à bien ses missions.
Plus grave encore, la Chambre observe que « la stabilité requise dans le parcours des jeunes n’est pas satisfaite car la reconfiguration de la totalité de l’offre d’accueil a eu des effets extrêmement perturbateurs sur la prise en charge des mineurs confiés. Cette décision administrative du département a généré des souffrances et des ruptures de tous ordres dans la vie des jeunes ». Pour exemple, le nombre d’heures d’intervention des chefs de service durant les astreintes (de 284 en 2016 à 666 en 2018) a augmenté considérablement (+234%). Les jeunes pris en charge sont de plus en plus en souffrance.
L’inconséquence de la politique du Département est insoutenable. Elle a oublié depuis longtemps le sens de la mission de protection de l’enfance, se laissant dicter par des logiques managériales stériles et infantilisantes. Les professionnels à qui l’on ne donne ni les moyens suffisants ni des perspectives claires et de long terme pour protéger dignement les enfants sont pris en étau.
Ce traitement n’est pas une fatalité. Des alternatives existent. C’est pourquoi, dans les prochaines semaines, les forces écologistes de gauche vont approfondir leur travail avec les acteurs associatifs pour construire, ensemble, des propositions réalistes, pertinentes et ambitieuses pour redresser la politique départementale de la protection de l’enfance. Ce sujet est essentiel.
En attendant, Les écologistes appellent solennellement le Département à réagir rapidement et à suivre les recommandations de la Chambre en associant enfin les acteurs de la protection de l’enfance et en leur donnant les moyens de mener à bien leur mission essentielle, celle d’accompagner dignement des enfants et des jeunes qui en ont le plus grand besoin.
Romain Laveau, porte-parole départemental EELV