Un tramway pour faire beau ou au service de la transition écologique?

Alors que la nouvelle ligne de tramway doit être inaugurée le 8 juillet 2023, notre collectivité renonce à mettre en œuvre les mesures d’accompagnement pour en faire un véritable outil nécessaire de la transition écologique. Elu.e.s, militant.e.s, citoyen.nes, nous appelons à un sursaut de la communauté urbaine Angers Loire métropole pour accélérer les changements de mobilités et réduire la dépendance à la voiture individuelle. Explications.

Notre collectivité a décidé, il y a maintenant 10 ans, de mettre en œuvre une seconde ligne de tramway qui devait venir efficacement compléter la première, et ainsi desservir les territoires les plus densément peuplés de notre agglomération. Ce sont plus de 250 millions d’euros qui ont été consacrés à ce nouvel équipement.

La majorité actuelle autour de Christophe Béchu a donc engagé de très fortes sommes pour faire évoluer les mobilités sans pour autant aller au bout de la logique de transition… au risque de passer à côté des buts visés ! Car si nous investissons autant, c’est bien pour faire reculer nos émissions de gaz à effet de serre (GES), la pollution de l’air et donc le trafic automobile, qui est le seul poste d’émission de GES qui ne baisse pas depuis 10 ans.

Ce tramway exclusivement angevin concentre à lui seul, tous les espoirs de la majorité angevine de transformer les mobilités sur le territoire. Or, tous les exemples montrent que, sans mesure d’accompagnement, les changements de pratiques de mobilités restent insuffisants.

C’est la raison pour laquelle nous soumettons quatre propositions concrètes, qui peuvent être mises en place dès à présent afin d’accélérer les changements de pratiques et de faire du tramway un vrai outil de transition écologique.  

  1. Premièrement, renforcer des dessertes sur les lignes de bus (fréquence et amplitude horaire) qui reste un service public crucial pour les territoires hors d’Angers.
  2. Deuxièmement, fermer la circulation automobile dans Angers partout où cela est facilement possible. L’arrivée de cette nouvelle ligne est le moment idéal pour transformer certaines voies de circulation automobile en voies bus, piétonnes ou vélos pour conforter les mobilités douces et la qualité de vie. Angers a piétonnisé seulement 100m de la rue Montault en 8 ans ! Les rues Bressigny, d’Anjou, Roosevelt ou Saint-Julien sont occupées à plus de 70 % par la voiture alors qu’elles pourraient être piétonnes ! Nous proposons que ces rues soient redonnées aux piétons, ainsi que les rues des écoles, à l’instar des Rues des cordeliers,  Dacier, Lebas, Condorcet, Bardoul… Dans ces rues, la circulation automobile peut facilement être réservée aux résident.e.s et professionnels.  
  3. Troisièmement, cesser la politique de subvention de l’automobile pour lui préférer une politique d’incitation aux transports alternatifs. L’arrivée du tramway est un moment fort pour faire évoluer nos habitudes : libérer des places de parking au profit de trottoirs élargis, d’arbres, d’espaces de jeux pour les enfants. Là encore, non seulement peu de places ont été supprimées mais des centaines d’arbres ont été décimés… Angers et son agglomération continuent d’inciter à l’usage de la voiture individuelle en subventionnant le stationnement (coût de la première heure gratuite) et en investissant dans un nouveau parking silo en plein cœur de ville où l’investissement comme chaque heure de stationnement seront subventionnés par les contribuables de l’agglomération (2 millions € pour l’investissement et 150 000€ par an pour le fonctionnement) . Nous demandons d’abandonner le projet de parking silo à l’Académie et de créer des parkings relais à l’entrée des lignes de tram et de bus avec une tarification avantageuse.
  4. Quatrièmement, créer des vraies vélos-routes, sous la forme d’aménagements d’abord provisoires, qui pourront être ajustés à l’usage jusqu’à leur pérennisation, à l’image des « coronapistes » qui ont été mises en place à Paris pendant les confinements, et qui rencontrent aujourd’hui un succès fulgurant. Encore une fois, là où la plupart des collectivités mettent en œuvre des vélos-routes, sécurisées, permettant de traverser de part en part les villes, les associations locales de cyclistes ont fait part de leur déception sur les aménagements accompagnant la ligne de tramway à Angers. Beaucoup de voies sont partagées avec la voiture, discontinues et non sécurisées. Il y a encore trop de ruptures, même sur les aménagements les plus récents, comme sur l’avenue Patton, qui n’invitent pas les personnes moins habituées à basculer vers cette pratique alors que la demande est forte !

Le manque d’anticipation dans les politiques d’accompagnement du Tramway est flagrant mais il est encore temps de remédier à une partie de ces manquements ! Nous demandons au président de l’Agglomération de considérer très sérieusement toutes ces propositions, d’abandonner toutes les incitations à l’usage de la voiture individuelle et de tout mettre en place pour faire de l’arrivée de cette nouvelle ligne de tramway une véritable réussite au service des habitant.e.s de l’agglomération et de la métamorphose écologique de notre territoire angevin.


Premiers.ères signataires :

Tassadit Amghar, co-animatrice du groupe d’action Belle-Beille et environs (LFI) ; Aymerick Andolfatto, militant Jeunes Écologistes 49 ; Yves Aurégan, conseiller municipal à Angers ; Inès Beyrie, militante La France insoumise Angers ; Jean-Michel Biteau, militant EELV, Trélazé ; Lily Blanleuil, ingénieur en informatique ; Benjamin Briand-Boucher, délégué au Bureau National de l’UNEF ; Sophie Briand-Boucher, coresponsable EELV Angers Agglo ; Flavien Botau, co-référent Place Publique 49 ; Nicolas Bouquillon, militant Place Publique ; Jacqueline Bourdais-Xhaard, citoyenne, Angers ;  Christian Brochard, militant la France insoumise Angers ; Claude Cadot, conseiller municipal à Trélazé ; Silvia Camara-Tombini, conseillère municipale, PS 49 ; Gaëtan Canevet, Animateur fédéral des Jeunes Socialistes 49 ; Catherine Chauvel, militante Place Publique ; Ibrahim Chenouf, coresponsable des Jeunes Écologistes 49 ; Marine David, co-coordinatrice Génération•s 49 ; Ilana Do Nascimento, co-animatrice des Jeunes insoumis.es Angers ; Pauline Gaborit, militante La France insoumise Angers ; Grégoire Gourdon, militant Jeunes Socialistes 49 ; Anthony Guidault, co-coordinateur Génération.s 49 ; Marielle Hamard, Conseillère municipale à Angers ; Théo Hamard, militant Jeunes Écologistes Angers ; Anne-Sophie Hocquet, responsable EELV, ex-Maire de Bouchemaine, ex-Vice-présidente de l’agglomération ; Christèle Lantrain, militante Place Publique ; Romain Laveau, coresponsable EELV Angers agglo ; Estelle Lemoine-Maulny, conseillère municipale à Avrillé ; Amélia Le Nouën, militante La France Insoumise ; Thomas Malécot Massé, militant Union Etudiante Angers (UE) ; Erwan Martin, animateur de La Fresque du Climat & militant NUPES ; Léo Métayer, coordinateur Jeunes Génération•s 49 ; Thomas Mignot, militant Jeunes Écologistes 49, Victor Mousset, militant jeunes écologistes Angers ; Jules Nocart, militant Union Étudiante Angers ; Erika Pineau, militante Place Publique ; Élise Raffin, militante France insoumise et Gauche Écosocialiste, habitante d’ALM ; Elsa Richard, Conseillère municipale d’Angers, Conseillère régionale des Pays de la Loire et coresponsable EELV Angers Agglo ; Hervé Rolland, conseiller municipal Loire Authion ; Paul Rutault, co-animateur du GA Rives du Loir insoumises (LFI), habitant d’ALM ; Arash Saeidi, conseiller municipal à Angers et conseiller régional des Pays de la Loire ; Claire Schweitzer, conseillère municipale à Angers et conseillère régionale des Pays de la Loire, co-animatrice du groupe d’action Angers insoumise ( LFI et GES) ; Pierre Séchet, co-animateur du GA Jeunes travailleur.ses (LFI) ; Léa Vernerey, coresponsable des Jeunes Écologistes 49 ; Céline Veron, Conseillère municipale à Angers et Conseillère régionale des Pays de la Loire ; Jean-Paul Xhaard, militant EELV Angers Agglo;